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Placebo, Nocebo et Santé
Pensez-vous que vos croyances peuvent avoir une influence sur votre état de santé et plus globalement sur votre vie? Je vous pose cette question car de plus en plus de découvertes et d’études tendent à le démontrer.
Petit exercice pour vous montrer l’influence de vos croyances
Imaginez une fraise bien rouge, son odeur , son gout quand vous la mettez dans votre bouche. Aussitôt vous commencez à saliver et tout votre organisme se prépare à déguster cette magnifique fraise virtuelle. Seule votre imagination a entrainer des modifications physiologiques et biochimiques dans votre corps. Pourquoi avez-vous réagit à cette fraise virtuelle? En fait, c’est une croyance qui vous a fait réagir ainsi ; vous croyez que la fraise est un fruit délicieux qui donne beaucoup de plaisir à le déguster. Si vous n’avez pas cette croyance vous n’allez pas réagir de cette façon.Imaginez que vous croyez que la fraise est un fruit toxique qui n’est pas bon pour vous, vous n’allez pas réagir de la même façon, vous n’allez pas vous mettre à saliver. Suivant votre croyance, votre réaction ne sera pas la même.
Effet placebo, effet nocebo
Vous avez tous entendu parler de l’effet placébo et de l'effet nocebo. Voici quelques cas véridiques :
Un homme de 26 ans participe à un test clinique sur un antidépresseur. Un jour il fait une tentative de suicide en avalant 29 comprimés que lui a fourni le laboratoire pour le test. Emmené aux urgences, il présente tous les signes d’une intoxication ; teint livide, sueur abondante, difficultés à respirer, tension basse …Il est mis sous surveillance pendant des heures. Il finit par se rétablir quand le médecin lui apprend qu’en fait le soi-disant anti-dépresseur qu’il a avalé était un placébo. Deux croyances ont entrainé cette réaction ; il croyait que les gélules étaient vraiment un anti-dépresseur et tout le monde le sait ce type de médicament à haute dose est très dangereux.
Voici le cas d’un homme suivi par le Docteur Philip West. Cet homme était traité pour un cancer avancé appelé lymphosarcome. Tous les traitements avaient échoués et son état se détériorait de plus en plus, à tel point que le Dr West ne s’attendait pas à ce qu’il passe la semaine. Mais le patient voulait vivre et s’accrochait à l’espoir d’un nouveau médicament nommé krébiozen. Malheureusement ce médicament n’était disponible que dans des essais cliniques pour des personnes qui avaient encore au moins 3 mois à vivre, ce qui n’était pas le cas de notre homme. Ce patient était tellement certain que ce médicament le guérirait, qu’il harcela son médecin jusqu’à ce que celui-ci cède et lui injecte le krebiozen. Le médecin pensait toujours que son patient ne passerait pas la semaine. Contre toute attente le patient entra en rémission. Les masses tumorales avaient fondues comme des flocons de neige sur un gril chaud. Dix jours après la première injection de krébiozen, le patient quittait l’hôpital. Mais deux moi après sa sortie , le patient lit un article qui annonce que le krébiozen ne semblait pas être efficace .Le patient faisant confiance aux revues scientifiques fût désespéré et son cancer refit son apparition. Son médecin décida alors d’avoir recours à la ruse. Il dit à son patient que le premier lot de médicament s’était détérioré pendant le transport et n’était plus efficace, mais qu’il avait reçu un nouveau lot qui lui était efficace. En fait, le médecin lui injecta de l’eau distillée. Le miracle se produisit une nouvelle fois, les tumeurs se désagrégèrent et le patient se sentit à nouveau bien pendant deux mois Puis l’association médicale américaine annonça qu’une étude au plan national portant sur le krébiozen avait démontré que le médicament n’avait aucune efficacité. Cette fois le patient perdit totalement confiance dans son traitement. Son cancer revint immédiatement et il décéda deux jours après.
Une fausse intervention médicale peut guérir. Un article du New England Journal of Médecine présentait le Dr Mosely , chirurgien renommé pour ses interventions chirurgicales sur des patients souffrant de douleurs invalidantes au genou. Pour prouver l’efficacité de ses opérations, il scinda ses patients en deux groupes. Le premier groupe subit la fameuse opération du Dr Mosely. L’autre groupe subit un simulacre d’opération; le patient était bien mis sous sédatif, trois incisions étaient faites au mêmes endroits que ceux de la véritable intervention et une image préenregistrée de l’opération d’un autre patient leur était montrée sur écran vidéo. Le Dr Mosely avait même fait entendre des projections d’eau pour imiter le son de la procédure de nettoyage, puis il avait recousu le genou. Comme prévu, les patients qui avaient subi la véritable intervention constatèrent la disparition de leur douleur au genou. Mais à la grande surprise des chercheurs, ceux qui avaient subi l’opération fictive obtenaient la même disparition de leur douleur au genou.
Une mort potentiellement due à un effet nocébo. Le Dr Clifton Meador a diagnostiqué à l’un de ses patients un cancer de l’œsophage considéré à l’époque comme incurable. La prise en charge est immédiate, mais les choses empirent et tout le monde (médecins et entourage) est pessimiste sur ses chances de survie. Effectivement le patient décède. Mais l’autopsie ne révèle aucune trace de cancer de l’œsophage, seules quelques taches au foie et une au poumon. Pas de quoi causer une mort aussi rapide.
